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vendredi 8 mai 2009


Loreto Martìnez Troncoso : Cher toi.doc
(fichier recuperé dans mon dossier 'Cadernos' qui se trouve dans le dossier '…pero ¿dónde esta(i)s
físicamente', qui se trouve dans 'projets pas fait' qui se trouve dans mon disque externe.)

Cher x,


Ça fait longtemps qu’on a pas des nouvelles l’un de l’autre. J’espère que tu vas bien. Que ton
mariage se prepare bien. J’etais très contente d’aprendre et ça m’a etoné aussi de toi. Mais bon,
peut-être que l’imagination n’est toujours pas juste.

Je t’écris depuis loin, pas loin du chez nous natal mais si du chez nous adoptif… Je suis parti
ça fait exactement aujourd’hui 3 mois et 15 jours avec l’intention de m’écarter, de prendre distance,
de ne plus me sentir comme à la maison… De me perdre, de perdre mon temps vu que perdre son
temps serait la seule façon de être libre aujourd’hui. De ne plus avoir à parler, à m’expliquer…


Quand je suis arriver ici, quelqu’un m’a dit : Il y a quelques années je suis parti à Berlin
parce que j’avais fait une crise. Et tout suite après m’a demandé : est-ce que tu es venu ici
aussi parce que tu es en train de faire une crise? Je n’ai pas su quoi repondre. Je pense pas.

On me demande souvant si je suis en vacance. Et quand je repond non ils me demande si je
suis là pour travailler. Quand je sais pas quoi repondre ils me demande si je suis ici en vacance
et pour travailler. C’est toujours dificil de dire que ce qu’on fait c’est du travail. Tu le sais.
Quand je dis que je suis ici pour écrire il me demandent si je suis jornaliste. Si… non, il y a
peut-être un peu de ça… No. Je ne suis pas venu ici pour faire du tourisme n’empeche que je
decubre des endroit que je connaisais pas. Depuis toute petit je suis venu dans cet pays voisin.
On venait acheter des servilletes, des draps, des napes, de la vaiselle, des couverts, du café,
du savon, de fois quelques vetements et… Je me souviens de traverser la frontière par le vieux
pont en fer bleu. On se fesait toujours arreter à notre retour pour montrer les passport,
ouvrir le cofre, faire inspectioner la voiture. Il y avait des attente longue pour croiser le
pont en fer bleu. Je me souviens d’entendre mon père me dire : “sur tout tu ne bouge pas”.
Je ne sais pas pour quoi mais ça m’estresser toujours un peu. Je me souviens un fois mon oncle
avait caché des lamproies dans le moteur de sa voiture. Quand il est arrivé à Vigo les lamprois
etaient cuite et on pouvez plus rien faire avec. Tu imagine? Les pauvres lamprois vivants mortes
petit à petit grillés au moteur d’un ZX gris. Pendant que nos irmãos como dizem aquim en el norte,
allaient dans l’autre sens pour aller à El Corte Inglés. Je me souviens que quand il y avait des
travaux à Vigo l’entrée de la Plaza de Esapña etait remplis des paneaux jaunes de desviation
où il y avait marqué EL CORTE INGLES. Ils ont beaucoup de souvenir ici aussi de ces voyage
de l’autre coté. De monter et decendre dans les escaliers mecaniques. De voir des etageres et
pas que remplis des jouets, des playsmobiles parce qu’ici il n’avait pas encore. Il y en a qui se
souviens de ses premiers playmobiles achetés en El Corte Inglés parce qu’ici il n’avait pas.

Il y en a qui me parlait de la honte qu’il sentait quand son pere dragué les vendeuse avec son
español-portugués. Des la plage et des vacances d’été. El Corte Ingles est intallé ici mais en
continue à faire ces aller retours de l’autre cote. Il n’y a plus d’aduanne. Plus de queues. Plus
trop des passages par le pont en fer bleu. On prend le pont-autouroute Vigo-Ikea. Porto-Samil
(playa).

Je suis venu ici peut-être parce que c’etait une façon d’être plus (chez) moi sans vraiment y être.

Je voulais juste partir de la vitesse de la grand ville, de la rutine, des habitudes, des
conversations, des postures, des manieres, du confort.

Je voulais être juste de passage, anonime, inconnue. Et je suis parti sans reservation, sans
date, sans heure, sans obligations. Seulement… Seul. Oui. C’est la première fois que je voyage
comme ça seule et tu sais ce n’est pas tout le temps facil mais ça me plait bien. Peut-être
que si j’avais une destination precise ça aurait été plus facil. Mais je voulais trainer, me
surprendre, me faire surprendre, je voulais juste être là. Mais est-ce que je le suis vraiment?

Je passe des heures sur la route. à regarder la mer. Et il m’est dificil de faire autre chose.
Ce n’est pas que je prefere regarder la mer que faire autre chose. Mais je peux pas faire faire.
J’ai ramené avec moi un sac qui pese 8kil 946 gr remplis de livres. Ils sont là. Ils m’attendent.

Dans un mois je presente ce que je suis en train de faire ici… mais comment parler de cette
experience. Je suis parti oui, avec tout ces envies, ces desirs… Mais peut-être que cette
experience n’a ete plus qu’un experience personnelle. Et que pour ça est dificil a partager.
Je continue à courir, à consommer, à me fatiguer. J’ai pas arreté de penser à vous qui…
Ce n’est pas que je savais pas pour quoi j’etais parti. Oui, je le savais mais… comment
l’attandre. Qu’est-ce que ça nous a change ou qu’est-ce que ça nous change cette mobilisation
infinite. Tu as raison. De le debut je le savais et que j’aurais du faire comme l’écrivain ami
de ta mère qui avait obtenu une bourse pour passer quelques mois dans un pays étranger et
qui arriver une fois sur place s’est rendu compte de l’absurdité de son entreprise.